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herb Rawicz w rodzinie Meysztowicz

Meysztowicz - genealogy

Dernièrement, près de quatre-vingt-dix ans après leur perte, certains objets ayant un jour appartenu à Aleksander Meysztowicz, sont retournés à la famille. Parmi les nombreux objets divers se trouvent une chevalière et deux sceaux datés de la fin du XIXème siècle ou du tout début du XXème siècle, qui représentent une courronne princière surmontant le blason familial. Le plus interressant du point de vue héraldique est la chevalière qui en dehors du blason Rawicz possède deux plus petits écus représentant les armoiries Kopacz et Łabędź.

Le fait que de tels objets aient été crées et utilisés dans la famille doit provoquer un étonnement justifié par rapport au manque d'information concernant l'usage du titre princier par la familleMeysztowicz, leur absence des listes officielles des familles titrées et en particulier le manque d'une telle tradition dans la famille elle-même. Comme toujours dans de tels cas, on peut soupçonner l'usurpation, ce qui diminue la considération de l'usurpateur. Il est impossible d'imaginer qu'Aleksander Meysztowicz, un homme qui durant de nombreuses années etait responsable de hautes fonctions publiques et était hautement réspecté parmis les propriétaires terriens Lithuaniens, aurait pris le risque de se compromettre, étant profondément convaincu de sa descendance de personnalités particulières des débuts de l'état lithuaniens, aussi bien que de sa connaissance pointue des règles juridiques concernant ce sujet. Celles-ci accumulées par J. Ostroróg-Sadowski dans son rapport intitulé « Les Titres Héréditaires à la lumière de la législation actuelle », Varsovie 1899, à la page 26, dit que « [.] les personnes dont les ancêtres ont un jour usés d'un titre et l'ont ensuite délaissé, peuvent demander la réattribution de la courronne et du manteau dans le blason familial. La couronne avec le manteau d'hermine est symbole de tradition princière [...] »

Désirant résoudre ce puzzle, d'aucun doit avant tout essayer de reconstituer minutieusement l'arbre généalogique de la famille, et en particulier indiquer les ancêtres. Hélàs la monographie de la famille Meysztowicz écrite par Stanislaw Ptaszycki et Jan Jakubowski publié en 1929, et qui constitue un point de départ naturel pour des recherches ultérieures, ne fournit pas d'informations fiables quant aux origines de la famille. Les auteurs ont indiqués comme ancêtres de la famille les trois fils d'un mythique Meyszt (n'apparaissant dans aucune source): Getowt, Jatowt et Sargowt. Getowt, gouverneur de Birszty, qui est appellé dans les sources teutoniques « kunigas » (prince), a pris les armoiries de Kopacz à Horodlo. Les auteurs ont établi leur théorie sur un ancien document datant de 1600, concernant un litige entre la famille Meysztowicz et la famille Ogiński sur les droits du village de Meysztowicze.

De ces trois frères, seule l'existance de Getowt est établie dans les autres sources privées. Néanmoins, des doutes quant á l'identité de ce kunigas Getowt ont déjà été émis par Oskar Halecki dans une lecture de cette monographie sus-mentionné, lorsqu'il écrit : « Il doit être avant tout précisé que l'identification de Gertowt, le fils aîné de l'ancêtre agnatique Meyszt avec le bien connu boyard Getowt, qui apparaît sur l'acte de l'union d'Horodlo de 1411, n'est qu'une supposition ». L'objection principale de Halecki s'établissait sur la différence de l'emblème sur l'armoirie de Getowt-Kopacz et celles de ses hypothètiques descendants, la famille Meysztowicz-Rawicz.

Le document le plus ancien (n° 1), datant du 18 juin 1482, inclu à la monographie, n'a pas été pleinement exploité par les auteurs. Ce document fait référence à un accord sur la possession de terrain entre Michna Dorkiewicz et Sudek Minigajłowicz ainsi que Chrzczon et Juszek Jatowtowicz concernant les biens patrimoniaux (donc de Getowt) de feu leur soeur (indubitablement leur cousine germaine paternelle), Mme Mońek Getowt.

De ce document émerge également l'information majeure, que Minigajło, le père de Sudek, était le frère de Jatowt et de Getowt (il n'est pas fait mention de Sargowt dans cette source). En recherchant ce Minigajło, nous arrivons au privilège de Kazimir Jagiellon datant du 9 novembre 1449, dans lequel le monarque fit don au peu connu Minigajlo de 8 paysans dans le domaine de Stokliszki (LM 3/3, n° 3). Face au fait que le village de Meystztowicze se situait justement dans le domaine de Stokliszki, il n'y a pas le moindre doute que ce Minigajło était le père de susmentionné Sudek.

Prenant en compte le poids de la tradition et la répétition des noms dans certaines familles, tout spécialement d'ancêtres nobles, et voyant en même temps que les blasons Rawicz sont identiques, nous arrivons à Minigajło Gedygołdowicz (décédé après 1413), castellan de Vilnus, un des plus éminent boyards Lithuaniens et co-créateur de l'accord de Krew 1386. De 1387 à 1398, Minigało était le gouverneur de Oszmian et, en tant que castellan de Vilnus (la seconde fonction la plus importante dans le Grand Duché de Lithuanie) il a signé l'acte d'Union de Horodlo. Pendant ce temps, abandonant ces armoiries de Łabędź il prit pour nouveau blason, Rawicz, offert par le plus haut dignitaire de la courronne, le castellan de Cracovie, Krystyn de Ostrowo et de Grot de Jankowice, de meme lignée. Pour des raisons chronologiques, il faut rechercher si ce Minigajło en question, est le grand-père du Minigaiło ayant reçu le domaine de Stokliszki en 1449, et bien évidemment rechercher ses frères Getowt et Jatowt. En 1415, une charte provient de Witold pour les boyards de la région de Kołtyniań, concernant entre autres Minigajło, son frère Wizbor et leur neuveu Keistowt (Getowt). Avons-nous affaire à la même famille, ou ne s'agit-il que d'une coincidence des noms ? Difficile de juger.

Minigajło, castellan de Vilnus était l'héritier, entre autres propriétés, de Dziwieniszek dans la region de Oszmian, un lieu ou sont alliées plusieurs puissantes familles Lithuaniennes utilisant également les armoiries Łabędz (san relation avec le blason « Łabędz » polonais), comme par exemple les Kieżgajło, les princes Chołowczyński et Girski, etc. Dans le voisinage immédiat de Dziwieniszek, se trouve Surwiliszki, lieu dont le nom provient sans aucun doute de Surwiło, le frère établi de Minigajło, ce qui indique une présence prolongée de la famille dans la région de Oszmianek, remontant au moins la période de Gedygołd, père de Minigajło et Surwiło. Egalement dans la région, se trouvait les biens appartenant à la famille Gedygołdowicz du blason Łabędź ainsi que les biens de Moniwid Kojlinikowicz (du blason Leliwa), dont le frère portait le prénom Gedygołd.

Minigajło a longtemps été considéré comme le fils du Prince Olgierd, même par un chercheur experimenté comme Joseph Wolff. Cette opinion a été verifiée dans la littérature plus récente et ensuite acceptée également par Wolff qui, dans sa remarquable étude ultérieure intitulée « Princes Lithuano-Ruthènes » a accepté la possibilité que plusieurs familles portant le blason Łabędź, proviennent « de princes souverains Lithuaniens, de dynasties qui ont précédé les Gedyminowicz ». Simultanément, Wolff a rejeté l'argument des auteurs de « la Chronique Lithuanienne » selon laquelle les cinq petits-fils de Dorsprung par son fils Romund (XIIIème siècle): Narymund, Dowmund, Holsza, Trojden et Gedrus, étaient les ancêtres d'un grand nombre de familles qui étaient concidérées, ou se consideraient elles-mêmes, comme princes, comme les : Świrski, Giedroyć, Girski, Holszański, Radziwiłł et de nombreuses autres familles. Ailleurs, analysant les origines de la famille Holszanski, Wolff a écrit quelles « appartenaient indubitablement au petit nombre de princes de pure origine lithuanienne, les descendants d'anciens princes (kunigas) independants de cette region ». Cependant, selon l'Histoire de la Lithuanie, sur le territoire du futur Grand Duché de Lithuanie, de nombreuses principautés souveraines ont, lors de batailles sanglantes, été soumises à l'autorité de Mendog au XIIIème siècle. Parmi les kunigas (princes) dirigeants les différents territoires, les sources décrivent Dowmund, beau-frère de Mendog, comme souverain de Nalszcza (un territoire à l'est et au sud-est de Vilnus). Il se pourrait donc, que ce fut lui l'ancêtre des familles portant les armoiries Łabędź, qui seront fortement établis dans la région d'Oszmian, comme les familles Szemiot, Jundziłł, Talwosz, Minigajło, Gedygołdowicz, et les Kieżgajło qui se distinguent particulièrement par leur position et leur richesse, possédant déà au XVIème siècle (1528), des biens plus importants que ceux de la famille Radziwiłł. Bien que l'affaire, pour des raisons évidentes, exige des recherches plus approfondies, il n'est pas exclu que le castellan de Vilnus, Minigajło, cultivant la tradition des origines princières, ait pu appartenir à la même lignée familiale. Celle-ci, il est vrai, ne viendrait pas d'Olgierd mais d'une dynastie Lithuanienne antiérieure reliée à ces princes-kunigas indépendants ayant prêté allégeance à Mendog au XIIIème siècle.

Pour finir, il est intéressant de rappeler le fait que vivaient également en Lithuanie d'autres familles qui affirmaient conséquemment leurs origines princières, et qu'il serait vain de trouver sur les listes officielles des ayant-droit du titre princier. Cela concerne entre autres les familles : Dowgiałło, Jełowicki, Piłsudski, Wańkowicz dont les origines peuvent réellement remonter au kunigas (princes) souverains du XIIIème siècle.

Revenant au point de départ de notre réflexion, il faut affirmer que la chevalière portant les trois armoiries représente une source historique considérable - preuve matérielle de la conscience généalogique de la famille Meysztowicz au tournant du XIXème et XXème siècle. La famille devait en ce temps là, connaître l'existence de Getowt, dont elle pensait faussement qu'il était son ancêtre direct, ainsi que l'existence de Minigajło, qu'elle ne pouvait sûrement pas relier généalogiquement. Le fait que le contenu du document datant de 1600 ne fait pas mention de Minigajło, représente sans doute un obstacle. La couronne princière surmontant Rawicz, est le signe d'une très ancienne origine lithuanienne de kunigas-princes souverains.

L'arbre généalogique supposé des descendants de Dowsprung selon la "Chronique Lithuanienne"

Meysztowicz